Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
En ce vendredi 10 octobre 2014, Le Bon Tyran «qui tel le feu de la flamme guide» le TGJP, décide qu’après le temps du sang et des larmes doit venir celui du lait et du miel. Pour ce faire, il rapporte par lui-même de Bergame des truffes blanches d’Alba, exige que deux lièvres soient pris au collet dans les environs du marché d’Aligre et enfin que six bouteilles de Châteauneuf-du-Pape, de domaines très réputés, soient extraites des caves sombres, humides et froides de la secte. A 20h30 précises, Le Bon Tyran forme le carré avec Marilou B., Marie S., Daniel G., Antoine A., Jean-François D., Olivier M., Laurent L. et votre serviteur.
Apéritif / pancetta steccata, speck il maso vaschetta & coscia stagionata di fassona + Riesling GC Dirler Cadé 2010 Saering + Riesling André Kientzler 2007 Geisberg
L’affaire démarre rondement, même si l’Alsace constitue une terra incognita pour la quasi-totalité des membres du TGJP. Le 2010 est loué pour sa tension, sa pureté et sa puissance. Le 2007, plus aromatique et doté d’un peu de sucre résiduel, affiche une certaine mollesse ou plutôt douceur pour ses laudateurs. Au final, tout un chacun trouve chaussure à son pied mais convient qu’une étude plus approfondie du Riesling s’impose.
Before / risotto au bouillon de pintade et à la truffe blanche d’Alba + Châteauneuf-du-Pape Charvin 2004 + Châteauneuf-du-Pape Ferrand 2004 + Châteauneuf-du-Pape Pierre André 2004
Les impératifs de préparation posés à Bergame ayant été respectés à la lettre, le risotto «truffé» affiche un nez exceptionnel et une bouche des plus appréciables. Quoique peu orthodoxe, l’accord avec le Châteauneuf-du-Pape s’avère tout à fait concluant. Les trois représentants de l’appellation se placent d’emblée à un très haut niveau. Le Charvin domine légèrement de par son acidité qui lui confère une belle élégance.
Le Ferrand, doté d’une robe plus violine, est très charmeur.
Le Pierre André rivalise directement avec ce dernier, même s’il affiche une présence d’alcool un peu plus marquée. Le plaisir est là avec un fruité magique.
De l’avis de tous, le millésime 2004 mérite nettement mieux que sa réputation et il n’est qu’à ses débuts.
Main course / lièvre à la royale comme à Sousceyrac, purée de céleri, compotée de coings et trompettes de la mort sautées + Châteauneuf-du-Pape Charvin 2003 + Châteauneuf-du-Pape Ferrand 2003 + Châteauneuf-du-Pape Clos des Papes 2003
Le choix du millésime 2003 donne remarquablement le la à un plat de lièvre tout feu tout flamme. Les vins trouvent parfaitement leur équilibre et semblent «produits pour ça». Relativement au Clos des Papes, la tablée se divise. Certains sont sous le charme, d’autres le trouvent déjà un peu fatigué et marqué par des saveurs de vieux bois.
Pour le Charvin et le Ferrand, il n’y a pas de schisme. Le Ferrand impressionne par sa richesse, le Charvin par son couple puissance/élégance. Surtout, le sentiment est unanime d’avoir à faire à de «grands vins», de par leur naturel, leur complexité et leur persistance diabolique.
After / tarte des sœurs Tatin + Coteaux du Layon Faye d’Anjou Richard Leroy 1999 SGN
La tarte, réalisée par Antoine A. avec l’amour de la belle ouvrage et l’expertise qu’on lui connaît, achève admirablement le dîner. Issu d’un millésime compliqué, le Layon de Richard Leroy, légèrement gazeux à l’ouverture, est une fois n’est pas coutume, un peu décevant de par son manque d’ampleur.