Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
En ce vendredi 14 février 2014, Le Bon Sauveur décide de revenir dans l’humilité et le respect aux fondamentaux du TGJP dont témoigne la maxime «Il n’est de grand vin que de grenache». Il exige le meilleur de Châteauneuf-du-Pape dans deux très beaux millésimes aujourd’hui à maturité. Les caisses de Pierre André 2000 et 2001 ayant été dilapidées précocement, les vins des domaines Marcoux, Ferrand et Charvin sont remontés des tréfonds. Un menu d’inspiration méridionale lui est soumis. A 20h30, Le Bon sauveur se voit entouré de Marie S., Olivier M., Jean-Luc F., Antoine A., Laurent L. et votre serviteur (Pierre-Alain B.).
Apéritif / jamon iberico et caillettes (aux blettes) + Jasnières Bellivière 2002 Vieilles vignes éparses + Jasnières Bellivière 2002 Calligramme
L’accord jamon + caillettes + chenin s’avère satisfaisant. Les deux Jasnières d’Eric Nicolas sont issus d’un beau millésime (nez et bouche très nets) et ont connu une évolution sereine en bouteille. Le Vieilles vignes éparses pêche par une acidité brutale, un creux en bouche et une amertume très marquée en finale.
Le Calligramme procure un peu plus de plaisir grâce à une matière plus solide marquée par une légère sensation de sucrosité (alcool ou sucre résiduel ?), qui compense mieux l’acidité. Le tout ne semble pas totalement aboutit.
Before / risotto à la cœur de bœuf de septembre, au guanciale et à l’origan + Châteauneuf-du-Pape Ferrand 2000 + Châteauneuf-du-Pape Marcoux 2000 + Châteauneuf-du-Pape Charvin 2000
Le Châteauneuf fait bon ménage avec la tomate. Dans un joli millésime solaire qui depuis sa sortie affiche une parfaite disponibilité, ces trois Châteauneuf-du-Pape délivrent de très grands plaisirs. Ils proposent de concert des bouches parfaitement pures, naturelles (pas bricolées), complexes, persistantes et surtout très appétantes.
Le Ferrand de Philippe Bravay s’avère le plus puissant (mais avec une légère astringence en finale). Le Marcoux des sœurs Armenier est très charmeur (mais un poil chaud en alcool et avec une légère empreinte de vieux bois). Enfin, la bouteille de Laurent Charvin domine par sa fraicheur, sa profondeur et la pureté de son fruit.
Main course / gigot d’agneau rôti frotté au thym et au piment d’Espelette et gratin de blettes + Châteauneuf-du-Pape Ferrand 2001 + Châteauneuf-du-Pape Marcoux 2001 + Châteauneuf-du-Pape Charvin 2001 + Châteauneuf-du-Pape Vieux Donjon 2001
L’accord agneau/grenache est proverbial. Sur le 2001, et sans surprise, on retrouve peu ou prou, les conclusions du 2000, mais amplifiées vers le haut par un millésime encore plus intéressant.
La bouteille de Laurent Charvin brille encore par son équilibre et sa pureté, et survole l’affaire. Un convive évoque une récente dégustation, opérée sur deux jours, où sur ce millésime, elle a clairement dominé à chaque fois un Rayas. Le puissant Ferrand fait très bonne figure.
La bouteille de Marcoux dont le nez dégage, une fois n’est pas coutume, une fragrance trop animale est écartée. Un Vieux Donjon prend la relève. Bien qu’assez réussi, sa matière imprécise et un peu entachée de vieux bois ne lui permet pas de rivaliser avec celle du couple Charvin-Ferrand.
After / tarte au citron + Jurançon Clos Uroulat 2001
Le premier nez sur le Clos Uroulat alerte la noble assistance en révélant une présence de soufre massive bien peu amicale pour les sinus (et annonciatrice de lendemains difficiles). La bouche confirme. Un sérieux carafage eut certainement été nécessaire.