Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
En ce vendredi 6 décembre 2013, Le Bon Sauveur fête avec ses affidés français, italiens et américains, le XIIème petit Noël du TGJP. Un menu retour du «marché du gras» ayant été établi par ses soins, c’est tout naturellement que six vins rouges de Loire, issus de millésimes prestigieux, sont extraits des profondeurs. A 20h30, la table carrée de la VIP room est overbooked : Le Bon Sauveur lui-même, Rosamaria B., Marie S., Olivier M., Antoine A., Laurent L., Jean-Luc F., Cole K. et votre serviteur (Pierre-Alain B.).
Apéritif / Toasts au Lardo di Colonnata, culatello, coscia stagionata di fassona, ossocollo di Mangalica, petits fours chauds + Champagne Franck Pascal 2006 Reliance + Meursault Henri Germain 2006 Limozin + Meursault Henri Germain 1999 Limozin
Pour le petit Noël, du Champagne est servi à la table du TGJP. C’est la cuvée de base de Franck Pascal qui a été retenue cette année, la première proposition d’Antoine A. autour d’un Francis Boulard ayant fait tout un foin et conduit Le Bon Sauveur à le menacer d’un séjour perpétuel aux mines-de-sel (Antoine A. pas Boulard). Tout un chacun souligne l’élégance, la pureté et la joie qu’emporte pareil breuvage.
On suit avec les deux Meursault. A ce stade d’évolution, le 2006 demeure encore trop marqué par l’élevage avec des notes très appuyées de noisette face à une matière pas très large.
Le 1999 présente un profil beaucoup plus engageant. La matière est pure, assez dense et relativement persistante. Après le Champagne, les passionnés de chenin pourront lui reprocher une acidité un peu discrète.
Before / terrine de foie gras de canard en brioche et gelée de poule + Chinon Alliet 2005 Vieilles Vignes + Chinon Baudry 2005 Croix Boissée + Bourgueil Druet 2005 Grand Mont
Le quatuor «brioche / foie gras / gelée / cabernet franc» ne délivre pas de fausses notes. Les deux Chinon dominent nettement la confrontation. Pour l’heure et bien qu’en tout début de carrière, force est de constater la très grande qualité des deux bouteilles sur les critères de pureté, de profondeur et finalement de plaisir. Stylistiquement, l’Alliet propose une bouche très maîtrisée.
La bouteille de Baudry semble issue d’une vendange un soupçon plus mûre, offrant une bouche plus large et surtout un peu plus libre.
Enfin, le Bourgeuil de Druet déçoit : peu causant et en apparence de demi-corps.
Main course / oie rôtie et farcie aux fruits d’hiver, poires au lard, marrons et purée de butternuts + Saumur Clos Rougeard 2002 Les Poyeux + Saumur Clos Rougeard 2003 Les Poyeux + Bourgueil Druet 1989 Grand Mont
Comme pour le «before», l’oie réalise un très bon accord avec le cabernet. Les deux Clos Rougeard, eux aussi en tout début de carrière, montent encore d’un cran le niveau de la soirée. Aux qualités des Chinon, ils ajoutent une élégance, un soyeux et une persistance remarquable. Au surplus avec ces deux millésimes, il y en a pour tous les goûts : le 2002 brille par sa précision, le 2003 par sa flamboyance.
Le Druet 1989 se distingue nettement du 2005 (16 ans ont passé..). La matière est dense, normalement évoluée et surtout pleine de charme. Toutefois, il ne supporte pas la comparaison avec les Clos Rougeard en termes de puissance (appellation différente) et de qualité de tannins (moins soyeux : millésime ou travail à la vigne ?).
After / Mille-feuille au praliné + Maury Soulanes hors d’âge + Porto Taylor’s tawny 20 ans
L’œuvre de Mori Yoshida, pâtisserie sise au 65 avenue de Breteuil, produit son petit effet. On se situe un gros cran au-dessus de la Pâtisserie des rêves. Le Maury séduit la table par son naturel et son équilibre (sucre/alcool). La douceur du Porto est louée mais de suspectes saveurs de caramel s’avèrent pour certains rédhibitoires.