Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
30 mars 2012 / Maxime Magnon Bégou, Campagnès
et jarrets de porc laqués au TGJP
Blancs et liquoreux / Corbières Maxime Magnon 2007 La Bégou, Corbières Maxime Magnon 2008 La Bégou, Corbières Maxime Magnon 2009 La Bégou, Tavel L'Anglore 2010, Corbières Maxime Magnon 2010 Métisse et Vin de Pays de la Vallée du Paradis Maxime Magnon 2005 Blanc de Voile
Rouges / Corbières Maxime Magnon 2008 Campagnès, Corbières Maxime Magnon 2009 Campagnès, Corbières Maxime Magnon 2010 Campagnès et Vin de Pays Maxime Magnon 2010 Cinsault
En ce vendredi 30 mars 2012 et à peine un mois après sa désignation à la tête du TGJP, Le Bon Sauveur qui sait qu’il faut offrir aux bons membres du pain et des jeux pour sécuriser sa position, fait le choix du meilleur des vins du Languedoc-Roussillon avec la production de Maxime Magnon de Villeneuve-les-Corbières. Le sacrifice du meilleur ami de l’homme est ordonné et quelques jarrets sont prélevés. A 20h30 précises, Antoine A. prend les commandes des opérations, entouré de Marie S., Bénédicte V., Laurent L., Jean-Luc F. et votre serviteur (Pierre-Alain B.)..
Apéritif / championnat de Paris du saucisson sec + Tavel Anglore 2010 + Corbières rosé Maxime Magnon 2010 Métisse
L’affaire démarre sur les chapeaux de roue avec les saucissons. Avec son fournisseur du XIIème, Laurent L. écrase la concurrence malakofiote.
En matière de rosé, si tout un chacun convient du très très haut niveau de la confrontation et du charme diabolique des breuvages, le TGJP se scinde en deux groupes : certains louent le caractère un peu sauvage du vin d’Eric Pfifferling et sa pointe de sucrosité, d’autres lui préfèrent l’aspect plus polissé et plus puissant de celui de Maxime Magnon. Mais à force de comparaison, les niveaux filent vers le bas, déliant énergiquement les langues.
Before / risotto aux asperges vertes, aux petits pois, fèves et oignons rouges + Vin de Pays de la Vallée du Paradis 2007-2009-2010 La Bégou
Ce risotto printanier enregistre un succès certain. Les trois Bégou affichent bien entendu de forts communs dénominateurs avec une absolue pureté associée à une bouche très libre (très peu de soufre), une belle tension pour un vin sudiste, un aromatique discret et une persistance remarquable. 2009 se distingue par sa puissance, 2010 par sa douceur et 2007 témoigne des capacités de vieillissement des blancs du domaine.
Le risotto à peine achevé, Antoine A. propose de respecter une minute de silence à la pensée des 650 grands bourgognes et grands bordeaux de la cave d’Olivier M., fauchés dans la force de l’âge (les bouteilles pas Olivier). Les soixante secondes à peine amorties, Jean-Luc F., la voix empreinte d’une lourde émotion, affirme qu’il entend «partager ses richesses et abolir l’insécurité des caves», qu’il est temps de «reprendre le pouvoir aux négociants et aux marchés de primeurs» et que pour ce faire il a conçu «une planification vinique». Dans une ambiance aussi fiévreuse qu’alcoolisée, il exige le changement de nom du TGJP en «Front du vin» et propose d’en reprendre sine die les rênes, en affirmant «je suis le meilleur d’entre-vous».
Tout un chacun convient que le rosé est mauvais pour le métabolisme de Jean-Luc F. et qu’il est urgent de le ravitailler en gros rouge.
Main course / jarrets de porc laqués, gratin de blettes et polenta traditionnelle + Corbières Maxime Magnon 2008-2010 Campagnès + Vin de Pays Maxime Magnon 2010 Cinsault
Après 3h30 de cuisson au bouillon et 30’ de laquage au four, le jarret s’avère totalement fondant. L’accord avec les vins de Maxime Magnon est proverbial. Les deux Campagnès affichent une fraicheur et une netteté exceptionnelles, une forte tension, une grande élégance de fruit et une superbe finale. Le 2010 domine légèrement le 2008, avec une puissance scotchante.
Antoine A., favorable aux «changements» au TGJP mais surtout «maintenant» et bien que principalement occupé à dresser sur son iphone la liste des ennemis du peuple à arrêter le 7 mai à l’aube naissante et à conduire sans désemparer au stade de France, demande à Jean-Luc F. s’il consent vraiment à se substituer à Olivier M. comme fournisseur officiel du TGJP en grands vins de Bourgogne des meilleurs millésime. Est-ce le bruit ou l’agitation produite par certain qui batte la table très grossièrement avec leur chaussure, mais nul d’entre-nous n’est capable de se remémorer la réponse de Jean-Luc F.
After / Vieux Comté et vieux Beaufort + Vin de Pays de la Vallée du Paradis Maxime Magnon 2005 Blanc de Voile + religieuse au café + Maury Les Soulanes 2006
Laurent L. qui a placé sa confiance dans la Fromagerie de Paris (229 rue de Charenton XIIème) pour lui fournir un Beaufort de 30 mois, renvoie Antoine A. au terminus des prétentieux. L’accord avec le vin de voile de Maxime Magnon est, sans surprise, colossal. Les experts du vin jaune confirme le caractère exceptionnel de la bouteille par sa pureté, son élégance et surtout sa persistance.
Au final, millésimes après millésimes, Maxime Magnon creuse son sillon avec des vins «conçus et fabriqués» avec grands soins (y compris de l’environnement) et moult efforts à la vigne, élevés avec finesse et intelligence, à forte identité de par leur acidité, leur netteté et leur fraicheur, et qui enfin évoluent très harmonieusement en cave. Un rêve d’amateur !
Avec la religieuse est d’abord servi un Porto de 1991, immédiatement évacué vers la cuisine de par son expression très très alcoolisée. Au pied levé, un Maury du domaine des Soulanes clôt royalement le dîner avec un bel équilibre sucre-alcool.
©Très Grand Jury Parisien 2016