Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
En ce vendredi 2 septembre 2011, Laurent L. (ex-Le Bon Président) décide de se placer en pole position pour la très prochaine primaire du TGJP. Pour ce faire, il dispose pas moins de 18 bouteilles de Morgon, Fleurie, Moulin-à-Vent, Chénas et autres Brouilly du beau millésime 2009, dans la cave secrète de la secte. Ce faisant, il encourage les époux B. à explorer les multiples facettes de la cuisine lyonnaise. A 20h30, le TGJP est au complet pour le 1er acte, consacré à une partie des Morgon en présence de Le Bon Questeur, Marie S., Antoine A., Emmanuel T., Olivier M., Laurent L. et votre serviteur (Pierre-Alain B.).
Apéritif / cervelle des canuts, jésus, rosette… + Saumur La Tour Grise 2007 Les Fontenelles + Vouvray Chidaine 2005 Clos Baudouin
De façon surprenante, le Saumur blanc de Philippe Gourdon s’avère un assez bon compagnon de la redoutable cervelle des canuts. C’est un beau jus de chenin, à juste maturité, très net, sans un gramme de sucre, tendu, précis et affichant une persistance certaine.
Le Vouvray de François Chidaine fait l’unanimité contre lui. On frise le demi-sec, avec une bouche large, grasse voire mollassonne. Force est de constater que les vins du domaine nous déçoivent systématiquement. On est à des années-lumière de la production du regretté Stéphane Cossais.
Before / terrine de pieds de cochon, crème de raifort et salade d’herbes à l’huile de noisette+ Morgon Daniel Bouland 2009 Corcelette + Morgon Foillard 2009 Corcelette + Morgon Marc Jambon 2009 Les Charmes
La terrine présente des affinités électives avec les Morgon. Sur cette première série, le plaisir est bien là avec des vins aussi accessibles qu’on pouvait l’espérer, dotés d’un fruité explosif et d’un remarquable «glissant» qui renforce la joie et la bonne humeur de la tablée.
Toutefois, une hiérarchie s’impose. Le Charmes de Marc Jambon est en retrait en termes de complexité. Le Corcelette de Daniel Bouland délivre des saveurs marquées d’un soupçon de végétal. Le Corcelette de Foillard domine la confrontation grâce à une belle acidité, qui lui confère de l’élégance, de la profondeur et surtout une jolie persistance.
Main course / parmentier de veau-carottes + Morgon Foillard 2009 Côte du Py + Morgon Louis Claude Desvignes 2009 Côte du Py + Morgon Jean-Marc Burgaud 2009 Côte du Py
Le parmentier facilite la «descente» des Morgon. Avec la seconde série composée de bouteilles de Côtes du Py, on a d’abord le sentiment de monter en puissance. Globalement, le plaisir est encore plus marqué, mais là encore une hiérarchie se dessine.
Le vin de Jean-Marc Burgaud souffre d’une légère sécheresse et d’une expression un peu verrouillée (soufre ? gestion de la vigne ?). Le Desvignes compte de nombreux adeptes : puissant, très charmeur et assez profond. Mais, à nouveau, le Foillard emporte l’affaire. Et à nouveau de par une belle acidité qui assure un équilibre souverain.
On tente alors dans la famille Foillard la comparaison Corcelette / Côte du Py. A ce stade, le Corcelette prend l'ascendant grâce à une bouche plus tendue. Certains envisagent une possible inversion de la hiérarchie dans le long terme.
After / tarte feuilletée aux quetsches + Maury Soulanes 1999
Le Soulane dans sa version oxydative clôt royalement car élégamment le dîner, avec un alcool discret et de très fines saveurs.