28 janvier 2011 / Côte-Rôtie 1999
et joues de boeuf confites au TGJP

Blancs et liquoreux / Vin de France Chenin Richard Leroy 2009 Clos des Rouliers, Vin de France Chenin Richard Leroy 2009 Les Noëls de Montbenault et Coteaux du Layon Faye d’Anjou Richard Leroy 2001
Rouges / Côte-Rôtie Champet 1999, Côte-Rôtie Gallet 1999, Côte-Rôtie Jasmin 1999, Côte-Rôtie Jamet 1999, Côte-Rôtie Ogier 1999, Côte-Rôtie Burgaud 1999 et Hermitage Bernard Faurie 1999 Greffieux

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En ce vendredi 28 janvier 2011, l’affaire est bien embarquée à la vip room du tgjp. Les joues de 4 bœufs mijotent dans le four depuis midi, la truffe repose depuis 48 heures dans son lit de riz canaroli et 6 bouteilles de Côte-Rôtie du prestigieux millésime 1999 sont alignées comme à la parade. A 20h30 sonnantes, LBQ s’attable entouré de Marie S., Laurent L., Antoine A., Olivier M., Daniel G., Emmanuel T, Sylvain M. et votre serviteur (Pierre-Alain B.).


Apéritif / blinis et pain de seigle au saumon fumé, au tarama et à l’anguille fumé + Vin de France Chenin Richard Leroy 2009 Clos des Rouliers (15 euros*) et Noëls de Montbenault (18 euros*)

L’accord chenin-saurisserie n’appelle que des commentaires approbatifs. La qualité du Rouliers se voit soulignée par tous. Fraicheur, pureté, tension, persistance… sont bien au rendez-vous avec une bouche déjà très puissante. Du très bel ouvrage du plus grand jardinier de chenin français et dans un beau millésime ! Le Montbenault paraît en revanche légèrement trahi par son bouchon.


Before / risotto à la truffe noire + Côte-Rôtie 1999 Champet (13 euros*), Côte-Rôtie 1999 Gallet 14 (euros*) et Côte-Rôtie 1999 Jasmin (18 euros*)

Après de nombreuses tentatives infructueuses, nous tenons enfin une truffe odoriférante et assez goûteuse, qui nous assure un risotto de bon aloi. On attaque avec le Gallet. Le manque de maturité des raisins – la verdeur - est patent et le temps n’a bien sûr pas arrangé les choses. Le Champet trompe un peu son monde avec un boisé assez appuyé. Mais après enquête des commissaires, la maturité est de nouveau aux abonnés absents. Le Jasmin délivre un peu plus de plaisir, mais sa netteté est mise en doute et son expression très limitée.

Pour un terroir prestigieux et un super-millésime, on démarre sur les chapeaux de roue !

Dring, dring, dring… Tout un chacun s’interroge. Laurent L. évoque une tentative de vente flash du marchand du temple, voire du petit marchand du temple dans un ultime come-back désespéré. Dring, dring, dring… 2ème tentative. L’affaire devient sérieuse. Olivier M. affirme qu’il peut s’agir de l’épouse d’Antoine A. qui lui ferait dire que le canapé l’attend comme il attend tous ceux qui sentent l’ail, le mauvais vin et le soumaintrain du nord. Elle l’inviterait aussi à aller dégraisser la cuisine. Dring, dring, dring… 3ème tentative. On sent une certaine insistance, voire un peu de lourdeur. Sylvain M. lance le pari : c’est un éminent membre du corps médical qui veut nous annoncer les soldes de janvier sur des prestations de médecine esthétique. Dring, dring, dring… 4ème tentative. C’est de la rage. On ne peut plus manger tranquille !


Main course / joues de bœufs confites et leur purée de céleri + Côte-Rôtie 1999 Jamet (26 euros*), Côte-Rôtie 1999 Ogier (21 euros*), Côte-Rôtie 1999 Burgaud (20 euros*) + Hermitage Bernard Faurie 1999 Greffieux (21 euros*)

C’est l’heure des miracles, surtout dans l’assiette à-lui-personnellement d’Emmanuel T. qui parvient à multiplier les joues, sous les regards assassins de ses congénères.

Dans les verres, le niveau s’élève mais le plafond est bas. L’Ogier est relativement réussi avec une matière assez équilibrée, une certaine acidité et un boisé enfin assagi. Le Burgaud tire un peu moins son épingle du jeu, manquant un peu de pureté et de définition. Le Jamet domine la situation grâce à une bonne constitution (raisins mûrs, acidité limitée et grande pureté) sans pour autant être une tuerie, comme les 97 et 98 bues récemment.

On se saisit d’une carafe mystère. Daniel G. propose un vin «nature» du sud, le premier qualitatif n’étant pas très approbatif dans son échelle de valeurs. D’autres, du pinot d’une année chaude. Emmanuel T. émerveille la table en trouvant l’AOC, l’Hermitage. Mais, le plaisir n’est encore pas vraiment au rendez-vous. La maturité paraît très sudiste, avec un manque de finesse et d’équilibre, et la longueur déçoit.

Au final et dans un millésime référent, la Côte-Rôtie a de nouveau présenté un puissant décalage entre une image 100% mythique et des vins décevants, frappés de trop nombreux défauts.

Antoine A. frappe avec son couteau par trois fois son verre délicat et prend la parole. Une fois n’est pas coutume, à pareille heure, le verbe est précis, le ton affirmé. Grosso modo, il présente ses plus plates excuses pour avoir usurpé le titre de «Le Bon Conseiller» et tenté ainsi d’abattre le despote éclairé qu’incarne Le Bon Questeur (notre Frédéric II). Sylvain M., fin connaisseur des procédures soviétiques, lui cloue le bec par un sobre : «les aveux sincères rendent les preuves inutiles».


After / plateau de fromages du nord et tarte sablée safranée aux mangues et zestes d’agrumes + Coteaux du Layon Faye d’Anjou Richard Leroy 2001

Le plateau de fromages du nord permet de se délecter du «forme d’antoine», du «hervé» et autres «vieux-lille».

Le Layon de Richard Leroy reçoit un accueil exceptionnel. Il affiche une matière aérienne, des notes safranées qui font tilt avec la tarte et une persistance diabolique. Tous les membres sont unanimes à reconnaître qu’ils n’ont pas accédé à pareille douceur depuis des lustres et surtout pas dans le sauternais.

(*) tarif départ propriété

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