26 novembre 2010 / Châteauneuf-du-Pape 2003
et lièvre à la royale au TGJP

Ayant malencontreusement échoué à redresser les grossiers palais des membres du TGJP à grands renforts de pinot fin, Le Bon Questeur décide avec sagesse de lâcher un peu la bride, en laissant la secte s’abandonner à son inclinaison naturelle. En ce vendredi 26 novembre 2010, il commande ainsi une solide soirée Châteauneuf-du-Pape, sélectionne un millésime bien alcooleux – le 2003 – et fait cuisiner un très «animal» lièvre à la royale pour équilibrer le combat. A 20:30, neuf membres forment le carré : Le Bon Questeur, Marie S., Sylvain M., Antoine A., Daniel G., Olvier M., Laurent L., Emmanuel T. et Pierre-Alain B.

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Apéritif / canapés à l’anguille fumée, au tarama et au saumon fumé + Montlouis Cossais 2004 Volagré (14 euros*)

L’accord saurisserie / chenin ne laisse pas à désirer. Le Volagré est très bien reçu. Même si l’élevage n’est pas encore totalement fondu, la bouteille brille par sa pureté, la tension conjuguée à la puissance de sa matière et une très réelle persistance. Du grand art !

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Before / risotto à la noire de Crimée et à la pancetta + Châteauneuf-du-Pape Clos des Papes 2003 (32 euros*)+ Châteauneuf-du-Pape Vieux Donjon 2003 (20 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Tardieu-Laurent 2003 Vieilles Vignes

En cette glaciale journée, les noires de Crimée constituent pour chacun une réminiscence des chaudes journées estivales. Le Clos des Papes séduit par sa netteté et sa fraicheur, qui lui confèrent une relative élégance. La bouteille affiche un charme certain sans hurler à l’extase. Le Vieux Donjon convainc beaucoup moins. Le manque d’équilibre semble manifeste. Trop d’alcool et une bouche un peu brouillonne.

Enfin, le Tardieu-Laurent clôt lamentablement cette première série : une volatile élevée, beaucoup de bois, des tannins bien secs et quelques effluves liégeuses. Il prend la direction du crachoir.

Nous procédons alors à la première élection libre au sein du TGJP. L’opération, supervisée par Xavière et son Jean, vise à désigner en toute transparence un Le Bon Conseiller pour épauler Le Bon Questeur. La campagne a été intense, très indécise mais de haute tenue. Le suspense est donc à son comble. Mais, le résultat est univoque : Antoine A. est élu à l’unanimité des suffrages exprimés. Le Bon Questeur affirme immédiatement haut et fort qu’il va enfin pouvoir compter sur un collaborateur de talent. Vers 23 :30, un SMS incendiaire de Bénédicte V., tente de «casser» l’élection en révélant la présence dans le frigidaire de l’urne originelle, malicieusement substituée. Son dépouillement, sous la haute autorité de Jean, est porteur d’un tout autre résultat : Bénédicte V et Antoine A. l’emportent avec un nombre égal de voix. Tout un chacun reste interdit. Sagement, LBQ propose de trancher la situation aux dés au cours de la soirée du petit Noël. Antoine A., qui a vraiment fait honneur aux Châteauneuf, se contente d’ânonner «T’as pécho ?» à l’oreille de Sylvain M.

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Main course / lièvre à la royale, purée de céleri, purée de coings et airelles + Châteauneuf-du-Pape Charvin 2003 (18 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Ferrand 2003 (15 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Marcoux 2003 (25 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Pierre Usseglio 2007 Mon Aïeul

Le plat est accueilli avec une ferveur quasi-religieuse. L’accord avec les Châteauneuf s’avère souverain. Le Ferrand, marqué par l’alcool, porteur d’un certain déséquilibre, nous déçoit un peu.

Le Marcoux et le Charvin ravissent l’assemblée. Certains louent la suavité du Marcoux, d’autres la droiture du Charvin. Leur marque de fabrique commune est tant la pureté que la fraicheur – dans un millésime où cette dernière caractéristique s’est avérée bien souvent critique. Un second tour du Clos des Papes, le place un peu en retrait des Charvin et Marcoux, en termes de densité et surtout de persistance.

Pour la bonne bouche, nous versons l’Usseglio du prestigieux millésime 2007. Il est immédiatement rejeté pour son caractère alcooleux et confituré, bien loin de l’élégance et du charme des 1999 du même domaine. Ce style, qui a gagné de nombreux domaines de Châteauneuf-du-Pape, est décidément une pure trahison de l’appellation dont les canons reposaient sur la conjugaison de la puissance et de l’élégance.

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After / Paris-Brest + Maury Soulanes 1999 oxydatif + Maury La petite baigneuse 2008

Le Paris-Brest exécuté par le sieur Conticini est une pure merveille. Le Maury de La petite baigneuse fait son petit effet. Il s’agit d’une bombe de fruit, relativement équilibrée (alcool plutôt discret). Mais, la version oxydative de Daniel Laffite demeure notre modèle, avec une bouche tant fine qu’élégante et une persistance certaine.

(*) Prix départ propriété

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