Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Après les doux plaisirs des soirées consacrées aux vins de Jacqueline André (Pierre André), d’Eric Pfifferling (L’Anglore) et de Cyril Fhal (Clos du Rouge-Gorge), Le Bon Questeur décide de réadapter à marche forcé les palais décadents des membres du TGJP par la découverte de l'excellence du pinot fin. Soutenu par Olivier M., il n'aligne pas moins de 9 premiers crus et grands crus de des Côtes de Nuits dans un grand millésime, le 1999. A 20:00 précises, la vip room affiche complet avec LBQ himself, Marie S., Olivier M., Daniel G., Emmanuel T., Antoine A., Laurent L., Pierre-Alain B.
Apéritif / bouchées au pâté de campagne et pyramide de gougères au vieux Gruyère d’alpage + Chablis Dauvissat 2002 La Forest et Vaillons
Les gougères enregistrent un succès certain, voire écrasant pour certains estomacs. Le nez du Vaillons demeure marqué par le soufre. La bouche est rejetée par tous par son manque de consistance et ses saveurs crayeuses. Curieusement, le Forest paraît plus libre avec une jolie présence en bouche, du charme et une persistance plus convaincante.
Before / risotto à la pancetta et aux légumes d’hiver (carotte, poireau, panais, céleri et navet) + Nuits-Saint-Georges Gouges 1999 Clos des Porrets + Volnay Boillot 1999 Les Angles + Chambolle-Musigny Amiot-Servelle 1999 Les Charmes + Nuits-Saint-Georges Duband 1999 Les Prûliers
Le risotto est un bon compagnon du pinot. L’inverse s’avère beaucoup moins vrai.
Très bouchonné, le Gouges finit sa carrière à l’évier. On se concentre sur le Volnay. Le nez délivre des senteurs appuyées de bois neuf. La bouche navigue de concert entre l’acidité et l’astringence. On est au degré zéro du plaisir. Tout un chacun détecte dans le nez du Chambolle d’Amiot-Servelle des senteurs de colle. La matière n’est pas nette. On s’achève sur le Nuits de Duband. Après la colle, le bois est de retour au nez. La bouche brille par son caractère asséchant et son faible volume. La déception est totale, le crachoir plein.
Le risotto à peine achevé, Antoine A. exige de passer sine die son oral de rattrapage pour le poste de Le Bon Conseiller. S’en suit une série de questions vicieuses et totalement absconses relatives à un vigneron maoïste, un négociant balourd, un stagiaire communiste, le parler champenois, l’ISF du coté de Sèvres, un pigeon et Arthur Rimbaud. Au final, avec une note de 4,5 sur 6, Antoine A. se fait à nouveau rembarrer par un jury qui trouve qu’il manque autant d’humilité que de respect, mais qui l’autorise toutefois à retenter sa chance en 3ème semaine.
Main course / poitrine de veau confite, purée de pommes de terre et carottes-Vichy + Latricières-Chambertin Faiveley 1999 + Nuits-Saint-Georges Laurent 1999 Les Vaucrains + Echezeaux Durband 1999 + Grand Echezeaux Montgeard Vincent 1999 + Vosne-Romanée Cros Parentoux Rouget 1990
La poitrine de veau fond dans la bouche. La purée est régressive et les carottes-Vichy provoquent à tous une émotion intense.
On commence avec le Latricières-Chambertin qui s’inscrit dans la continuité des précédents : de l’astringence, du boisé et même de l’alcool. Le Nuits de Dominique Laurent est qualifié de correct par la noble assemblée avec une matière relativement charmeuse et relativement persistante. On espère élever le débat avec les Echezeaux. Le Duband associe acidité, dureté et astringence, le Mongeard privilégie curieusement le caramel. La crachoir est de nouveau plein.
Pour tenter de sauver la partie, on remonte de la cave du gros calibre avec le Cros Parentou. Le nez est fin et assez gracieux, la matière douce, sur des saveurs secondaires avec une jolie persistance. L’assemblée crie au miracle ! Laurent L. embarque la bouteille vide pour la monter en luminaire.
After / plateau de fromages bourguignons et millefeuilles + Coteaux du Layon Baudouin 1997 Maria Juby
Le millefeuilles est bien la killer application. Très grossièrement, Emmanuel T. s’en sert une part prodigieuse. Le Layon de Patrick Baudouin s’affiche en prime jeunesse, sans aucune marque d’évolution. La bouche est puissante, mais assez équilibrée grâce à une fine acidité. La bouteille est rincée en 10’.
Une verveine apaisante à peine servie, Antoine A., aboyant comme Frédéric Lefebvre, ouvre les hostilités et exige que les responsabilités de LBQ soient dûment établies dans ce naufrage. Comme Nadine Morano, je lui rétorque que «ce n'est pas à un simple membre de faire la leçon au Bon Questeur qui est apprécié de tous les membres, de toutes sensibilité» et Daniel appuie le propos en soulignant, comme Luc Chatel : «Quand le cap est bon et qu'il est tenu, il n'y a pas besoin de tournant ! Il n'y a pas besoin de virage !».