24 avril 2009 / Châteauneuf-du-Pape 1998
et tagine d'agneau aux figues au TGJP

Blancs et liquoreux / Côtes du Rhône rosé Charvin 2008 et Vin de Table Maxime Magnon 2005 Blanc de voile
Rouges / Vin de Pays de la Vallée du Paradis Maxime Magnon 2008 La Démarrante, Châteauneuf-du-Pape Bosquet des Papes 1998 Chantemerle, Châteauneuf-du-Pape Les Cailloux 1998, Châteauneuf-du-Pape Beaucastel 1998, Châteauneuf-du-Pape Clos des Papes 1998 et Châteauneuf-du-Pape Charvin 1998

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Face à une chaleur parisienne quasi-caniculaire pour un mois d’avril, Le Bon Président opte pour une soirée méditerranéenne. Un agneau – épaule et collier – passe à la cocotte et le millésime 1998 à Châteauneuf-du-Pape, pour la seconde fois dans le mois, sur le billard. Les époux T., Jean-Luc F., Marie S. et moi-même, entourons Le Bon Président, Bénédicte V. s’étant lâchement enfuie.


Apéritif / galettes de thym et d’épinards, houmous et caviar d’aubergines + Vin de Pays de la Vallée du Paradis Maxime Magnon 2008 La Démarrante (9 euros*) + Côtes du Rhône rosé Charvin 2008 (7.50 euros*)

L’affaire démarre rondement avec de bons accords. Le rosé s’avère délicieux : pur, savoureux et finalement très vineux. Mais, la majorité des convives n’est pas très pink... On passe à la cuvée d’entrée de gamme de Maxime Magnon, très récemment mis en bouteille. La signature est bien là avec une bouche très nette, relativement soyeuse et surtout très charmeuse. Le propos est des plus clairs et des plus gourmands.


Before / pastilla carottes-potiron + Châteauneuf-du-Pape Bosquet des Papes 1998 Chantemerle (14 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Les Cailloux 1998 (13 euros*)

La recette de la pastilla doit être remaniée, le légume dominant par trop les feuilles de brick. Le Cailloux ne semble pas avoir profité de la décennie. Il affiche une certaine indolence, avec une bouche sans réelle aspérité, mal définie, mais dominée par l’alcool.

Le Bosquet – sa cuvée haut de gamme – tranche nettement. Il offre de belles saveurs de grenache, une réelle structure et une finale appréciable et pas trop chaude. Le plaisir est au rendez-vous.


Main course / tagine d’agneau aux figues, semoule, navets nouveaux au miel + Châteauneuf-du-Pape Beaucastel 1998 (26 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Clos des Papes 1998 (17 euros*) + Châteauneuf-du-Pape Charvin 1998 (11 euros*)

Le très savoureux tagine se présente comme un bon compagnon des Châteauneuf. Le Beaucastel déçoit. Comme bien trop souvent avec ce domaine, il ne brille pas par sa pureté aromatique. La bouche fait presque demi-corps et souffre d’un manque de complexité.

Le Clos des Papes est loin aussi d’être complètement net. Tout au long de la soirée, il présentera des nez très changeants, tutoyant le liégeux. A ce stade et comme depuis sa commercialisation, la matière semble refermée sur elle-même, manquant de plénitude. Son charme est très relatif.

Le vin de Laurent Charvin affiche clairement sa différence. La bouche est pure, la matière douce et profonde et la finale fraîche. La bouteille est rincée en 10’. On ne peut que louer l’approche du vigneron (travail intégral des sols, ébourgeonnage, non-éraflage, élevage en cuves bétons, forte proportion de grenache dans l’assemblage…), devenue curieusement assez atypique dans l’appellation.

Au final – et à ce stade ? – des dix bouteilles de 1998 dégustées émane un sentiment plus que mitigé sur le millésime (ou le travail des domaines), avec trop de nez incertains et de bouches affaissées.


After / plateau de pâtes sèches affinées (comté, beaufort, gouda…) + Vin de Table Maxime Magnon 2005 Blanc de voile (22 euros*)

Un superbe plateau de pâtes sèches est constitué pour faire le pendant à une curiosité : un vin de voile produit par Maxime Magnon dans les Corbières, à partir de raisins de grenache blanc. L’avis des experts du «jaune» du tgjp est univoque : la matière affiche une absolue pureté (loin d’être systématiquement le cas dans le Jura), un superbe fruité et un parfait équilibre. Ils trouvent juste à redire sur la finale, en comparaison avec de vieux Château Chalon (ils ont goûté tous les millésimes depuis au moins 30 ans…), en pointant un léger manque de persistance.

Pour le dessert, nous attendons toujours la douceur chocolatée…

(*) tarif départ propriété

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