Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
Très Grand Jury Parisien - Avec humilité et respect depuis 2002
En ce samedi 27 septembre 2008, l’ordre règne au tgjp. Les plaisirs du grenache, de la syrah et autres cabernet franc ne relèvent plus que de lointains souvenirs. Le Bon Président s’est martialement exprimé : «c’est le tannat ou le cercueil». Penauds, voire falot pour certain, les membres prennent place autour de la table présidentielle : Dorothée G., Daniel G., Marie S., Pierre-Alain B., Antoine A., Philippe C et Sylvie L.
Apéritif / rillettes aveyronnaises, et saucissons variés + Jurançon sec Larredya 2006 A l'Esguit + Pacherenc de Vic Bilh Lafitte-Teston 2006
Avec les rillettes et le saucisson, on est vite dans le bain, même si le Bon Président – d’un ton qui n’appelle aucune remarque – précise à Philippe C. – le régional de l’étape - que «l’Aveyron n’est pas dans le sud-ouest» (sic !).
Le Larredya semble d’un genre plutôt démonstratif : aromatique, grassouillet (avec une miette de résiduel) et assez pur. Le Laffite-Teston affiche plus de tenue, de tension et s’avère surtout un meilleur compagnon des douceurs porcines.
Before / poêlée de gambas marinées + VDP du Lot Le Cèdre 2005 + Pacherenc de Vic Bilh Montus 1999
Les gambas rencontrent un succès mérité. Leur décorticage dans l’assiette permet d’apprécier à sa juste valeur, la qualité de l’éducation reçue par chaque membre. L’accord avec les deux blancs n’est pas très heureux.
Le Cèdre propose un style assez décadent, qui trouve pour partie son origine dans le cépage vinifié (du viognier). C’est net, très gras, très aromatique, voire encombrant. Le Montus déçoit franchement. Outre l’absence de tension, la matière semble assez faible.
Main course / confit de canard et son gratin salardais + Irouléguy Brana 2005 + Gaillac Cailloutis 2005 cuvée Prestige 2005 + Pécharmant Costes 2002 cuvée Réservée + Cahors Triguédina 2000 New Black Wine + Madiran Berthoumieux 1999 cuvée Charles de Batz
Tout un chacun loue dans son for intérieur, l’onctuosité des cuisses de canard gras et le caractère fondant du gratin. L’accord avec les rouges est proverbial.
On ouvre les hostilités avec le Brana. Il descend tout seul avec de sympathiques arômes de poivrons mûrs. C’est frais, bien équilibré, savoureux. Seuls des esprits chagrins soulignent la présence dans son mix d’un cabernet-sauvignon, qui ne joue pas à domicile. Le Cailloutis rassemble aussi tous les suffrages, pour sa franchise et sa relative gouleyance. Paradoxalement, on peut juste lui reprocher un élevage qui arrondit un peu trop les angles. On termine le first flight avec le Costes. A nouveau, le consensus s’impose : c’est nul. La matière est faible et l’élevage pas bien malin (forte amertume style pamplemousse).
Le Bon Président fait les niveaux dans les assiettes. On verse le New Black Wine, qui roule les mécaniques : c’est du large d’épaule, très riche, très mûr. Au final, le breuvage semble assez exotique dans sa sur-dimension (au bon sens du terme). Enfin, on clôt les débats avec le Berthoumieux. Comme pour le Costes, la déception frappe tout un chacun, face à une matière très très moyenne.
After / fromages, pâtes de coing, tarte aux quetsches et tarte aux figues + Jurançon Vignau La Juscle 2004 VT + Monbazillac Tirecul La Gravière 1997 cuvée Madame
Les tartes descendent plaisamment mais n’offrent pas le meilleur accord avec les deux jolies bouteilles. En revanche, les pâtes de coing sont vraiment trop bien tant pour leurs saveurs que la qualité des accords. Le Vignau délivre un grand plaisir, sur un mode moelleux : pureté, tension, belle persistance. Les indigènes frôlent l’extase. Avec le Tirecul, on rentre dans le monde du liquoreux mais surtout, on touche à l’exceptionnel, au très rare. Preuve de sa réussite, nombre de membres tentent une comparaison directe avec la grande qualité des Layon de Richard Leroy. C’est énorme !